La culture du riz en Camargue occupe une aire géographique restreinte et contribue à l’équilibre écologique de ce territoire emblématique. Véritable pilier des traditions locales, la riziculture camarguaise se transmet à travers des savoir-faire ancestraux et des fêtes rurales qui célèbrent la récolte. Pour garantir son authenticité, le riz de Camargue bénéficie d’une Indication Géographique Protégée (IGP). Ce label européen, obtenu dès 2000, a fait de cette céréale la première à être ainsi reconnue pour sa qualité et son origine.
L’écosystème camarguais, berceau d’un riz d’exception
La production de riz en Camargue se déroule dans un cadre naturel remarquable, à la sortie du couloir rhodanien. Cet écosystème unique, où s’équilibrent les eaux douces du Rhône et les eaux salées de la Méditerranée, façonne des paysages de rizières camarguaises à la fois utiles et esthétiques. Il constitue également le principal lieu de culture du riz en France.
Le delta, vaste et plat, se situe à une très faible altitude. Son sous-sol recèle une nappe phréatique fortement salée, parfois même plus concentrée que l’eau de mer. Ce contraste entre salinité et irrigation façonne les conditions idéales pour la riziculture locale.
Sous un ensoleillement généreux et des précipitations rares, le Rhône assure l’apport d’eau douce vital à la faune et à la flore. Le Mistral, vent sec et puissant, favorise l’évaporation et protège les cultures de l’humidité, limitant ainsi l’apparition de champignons et de toxines. Ces facteurs naturels permettent au riz de Camargue IGP d’exprimer toute sa singularité et de s’adapter parfaitement à son environnement.
La qualité unique des riz issus de la riziculture en Camargue
La renommée des riz camarguais ne repose pas uniquement sur les atouts naturels du delta. Le cycle de production local, propre à la riziculture camarguaise, contribue également à préserver une qualité irréprochable.
Dans ce territoire, les rizières de Camargue sont étroitement liées aux infrastructures de stockage. Les silos sont implantés à proximité immédiate des zones de culture, ce qui permet au riz paddy fraîchement récolté d’être rapidement transféré après une phase éventuelle de séchage. Cette proximité évite tout délai susceptible d’altérer la qualité des grains et garantit une conservation optimale.
À l’inverse, lorsque la récolte doit parcourir de longues distances avant d’être stockée et séchée, les grains risquent un échauffement. Cette situation entraîne une perte d’homogénéité et une baisse notable de qualité. C’est précisément ce circuit court, propre aux rizières camarguaises, qui confère au riz local ses propriétés gustatives et nutritionnelles remarquables.
Histoire et traditions autour du riz en Camargue
Les premières traces d’une forme de riziculture dans la région remontent au XIIIᵉ siècle. En 1593, une ordonnance d’Henri IV formalise la culture du riz en Camargue, en l’associant alors à celle de la canne à sucre. Ces débuts témoignent de l’ancienneté d’une activité qui façonnera durablement les paysages de rizières camarguaises.
Cependant, la riziculture telle que nous la connaissons aujourd’hui ne prendra réellement son essor qu’au XIXᵉ siècle, après l’endiguement du Rhône. Cette maîtrise des crues, longtemps imprévisibles, permet d’aménager les plaines deltaïques pour y installer des rizières à grande échelle. Ces zones irriguées deviennent alors le cœur de la production nationale.
Au XXᵉ siècle, la France atteint une autosuffisance en riz et parvient même à exporter une partie de la récolte. Mais dans les années 1960, la concurrence des riz d’importation entraîne une forte réduction des surfaces cultivées. Ce recul a des conséquences directes sur l’équilibre fragile des écosystèmes : la salinisation progressive de l’étang de Vaccarès, véritable réservoir de biodiversité, alerte les acteurs locaux. Ces derniers prennent conscience du rôle central que joue la riziculture camarguaise pour maintenir la santé économique et écologique du territoire.
Aujourd’hui, la culture du riz en Camargue se concentre sur le périmètre protégé de l’IGP. Près de 180 riziculteurs font perdurer les savoir-faire et les traditions. La fête des Prémices du riz, relancée dans les années 1980, célèbre ce patrimoine vivant et transmet la passion du métier aux jeunes générations, qui représentent environ 10 % des producteurs.
Une riziculture encadrée, riche et diversifiée
Pour préserver son authenticité et garantir une production d’une qualité irréprochable, l’Indication Géographique Protégée (IGP) encadre strictement la riziculture en Camargue.
Des conditions de culture exigeantes du riz en Camargue
Le riz de Camargue ne peut être cultivé que dans une aire géographique bien définie, selon des règles précises pour la sélection des parcelles. Ces mesures visent à optimiser la gestion des eaux et à éviter les transferts d’irrigation d’une rizière camarguaise à une autre, préservant ainsi l’équilibre fragile de cet écosystème unique.
La richesse des variétés cultivées
La filière rizicole a établi un consensus sur les variétés autorisées, permettant une culture qui peut être biologique ou conventionnelle. Les rizières camarguaises accueillent principalement des Japonica pour le riz rond et des Indica pour des grains longs et fins, répondant ainsi à une diversité d’usages culinaires.
Un circuit maîtrisé jusqu’à la commercialisation
Toutes les étapes post-récolte, de l’étuvage (pré-cuisson industrielle) au blanchiment pour le riz blanc, en passant par le triage et le calibrage, sont préférentiellement réalisées dans la zone IGP. Les grains issus des rizières de Camargue font l’objet d’un contrôle rigoureux, et seuls les lots conformes sont retenus. Les sites de conditionnement, bien que répartis en France, respectent des critères stricts pour garantir la qualité des riz de Camargue.
Hériztage : l’excellence des riz camarguais
Hériztage incarne la transmission du savoir-faire à la jeune génération, illustrée par Bruno et Anaïs, riziculteurs passionnés. Ils ont repris l’exploitation familiale, investi dans les infrastructures de transformation et maîtrisent aujourd’hui l’ensemble de la filière sur le territoire camarguais. Leurs riz IGP, issus d’une riziculture respectueuse des paysages et espaces naturels camarguais, offrent une palette de couleurs et de textures pour sublimer toutes les recettes, tout en s’inscrivant dans une démarche durable et locale.